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Expositions 2017

Printemps 2017

PIERRE ET GILLES. Clair-obscur
16.02 > 14.05.2017

Pierre et Gilles incarnent un art du portrait hautement sophistiqué, entre photographie et peinture. Ils insufflent une touche d’humanité aux stars à la beauté factice, magnifient les gens ordinaires, réenchantent le monde par leurs héros superbes arrachés à la mythologie, à la Bible ou aux contes de fée. Nourries d’art, de cinéma et de culture populaire, ces photographies peintes s’inscrivent résolument dans le monde contemporain.

Commissaire de l'exposition : Sophie Duplaix, Centre Pompidou

PIERRE ET GILLES, extrait d’interview

C.G. Vous ne faites pas de casting ?
G. Non, pas du tout, on n’appelle pas les agences, on ne fait pas de casting. Je crois qu’en général, c’est le modèle qui nous révèle l’image et le sujet. On construit l’idée autour du modèle.
P. Quelquefois, on a certaines idées qu’on aimerait bien faire. Puis ça traîne, ça traîne, jusqu’à ce qu’on trouve le modèle.
G. On les laisse dans un coin et puis, tout à coup, on se dit : Mais c’est lui, ou elle, qui pourrait bien le jouer. Mais ce n’est jamais : On a cette idée-là, alors cherchons tout de suite quelqu’un pour le faire. Ce n’est pas comme ça que ça se passe.

C.G. Progressivement vous avez utilisé des décors de plus en plus élaborés.
G.
Au début, les cadres étaient assez sobres, c’était des fonds peints avec des motifs, très pop. Après, le décor s’est développé petit à petit.
P. On a toujours travaillé chez nous, alors quand ça s’est un peu agrandi, les décors aussi. C’est très artisanal, on fait tout, nous-mêmes.
G. On est très artisanal et on y tient. À notre avis, la création intervient à tous les niveaux, du début du décor jusqu’à la fin. Quelquefois on prend des coiffeurs, des maquilleurs ou des stylistes. Mais généralement pas, on ne le fait que quand on y est obligés.

C.G. Votre atelier ressemble un peu à un plateau de Hollywood ?
P. Oh, ça ressemble plutôt à Méliès ! C’est très bricolage, c’est un peu comme un décor de théâtre. Tout est construit en fonction de l’objectif.
G. Pierre ne bouge pas dans le décor avec son appareil, l’appareil est placé sur un pied. Il y a un point d’où on regarde et tout est fait en fonction de ce point.

C.G. Après cela, vous retouchez l’image ?
G. L’image est repeinte oui, c’est un grand travail de peinture. Qui prend du temps. C’est moi qui peint, et Pierre qui fait la prise de vue. On est très complémentaires, on a chacun notre rôle.

Extrait de l’entretien entre Pierre et Gilles et Catherine Grenier publié pour la première fois dans Héros, cat. expo., entretien de Pierre et Gilles avec Catherine Grenier, textes de Pierre Noual, Paris, Galerie Daniel Templon/Communic’Art, 2014 repris dans Pierre et Gilles. Clair-obscur, cat. expo. Sophie Duplaix (dir.), textes de Marc Donnadieu, Sophie Duplaix, Michel Poivert entretiens de Pierre et Gilles avec Catherine Grenier, Michel Nuridsany et Jérôme Sans, Bruxelles, Racine/Musée d’Ixelles/Le Havre, MuMa - musée d’art moderne André Malraux 2017, pp. 242-244.

Pierre et Gilles au Musée d'Ixelles, c'est aussi un catalogue bilingue (français et anglais), sous la direction de Sophie Duplaix, comprenant des essais de spécialistes de l’art contemporain (Sophie Duplaix, Michel Poivert, Marc Donnadieu), des entretiens - avec Michel Nuridsany (1994), Jérôme Sans (2001) et Catherine Grenier (2014) - et de nombreuses illustrations couleur de qualité, est édité à l’occasion de l’exposition.

 

DELPHINE. Never give up
16.02 > 14.05.2017

Delphine s’est fait une place dans le monde de l'art européen en tant qu’artiste non-conformiste et coloriste : elle est connue pour produire des œuvres multimédia débordantes de couleur, de texture et d’un humour à la portée universelle. De la peinture aux néons en passant par la sculpture, son travail est dynamique, ludique et décalé. Affectueusement, Delphine tente d’inspirer les plus dépossédés et de ramener les plus  puissants et orgueilleux à la réalité. Les sujets de prédilection de l’artiste sont les questions d'identité, de pouvoir et de justice.

Delphine décrit son travail comme une réaction allergique à la puissance des ragots, des rumeurs et du commérage en général ! L’utilisation de mots et de phrases rend les messages de Delphine très simples et directs, tandis que son usage de la couleur et de la composition laisse place à la fantaisie et l’ironie.

Au Musée d'Ixelles, Delphine présentait une rétrospective de ses œuvres entre 1989 et 2016. Les travaux qui ont été choisis ont énormément de signification pour elle : ils sont devenus son moyen d’expression dans des circonstances sociales et politiques au-delà de son contrôle.

En parallèle à l’exposition, sortie de l’ouvrage :
Never give up
Ana Finel Honigman (préface de Claire Leblanc et Yves de Jonghe d’Ardoye)
Édition bilingue français-anglais
96 pages
Éditions Marque Belge, 22€

 

JEAN BOGHOSSIAN
16.02 > 14.05.2017

Dans cette exposition, Jean Boghossian nous proposait un bref aperçu de ses dernières et récentes recherches esthétiques. Elles touchent principalement à quatre supports : le papier, la toile, le livre d’artiste et le bois. Depuis plusieurs années, il travaille ces matériaux avec le feu. Il utilise souvent la fumée, mais mêle aussi parfois celle-ci à des pigments.

Commissaire de l’exposition : Bruno Corà (Fondation Burri)

 

 

 

 

ÉTÉ 2017

FROM CHINA TO TAÏWAN. Les pionniers de l'abstraction (1955-1985)

15.06 > 24.09.2017

À la fin des années 1940, dans un contexte politique tourmenté par la guerre civile suivi de la prise du pouvoir par Mao Zedong, plus d’un million de Chinois quittent le continent pour trouver refuge à Taïwan. Dans ce nouveau monde qui s’ouvre à eux, les artistes découvrent peu à peu l’art abstrait des écoles de New York et de Paris.

L’abstraction devient alors, pour eux, un moyen de s’inscrire dans la modernité internationale tout en exprimant leurs racines profondes. Au croisement de l’Orient et l’Occident, ils inventent un art sans équivalence qui conduit à un renouveau de la peinture chinoise du XXe siècle.

 

Le groupe Ton Fan (1956-1971)

Le groupe Ton Fan est créé en 1956 par huit élèves du professeur Lee Chun-Shan (1912-1984) et expose pour la première fois en novembre 1957 dans l’immeuble du Taiwan Shin Sheng Daily News, à Taipei. Le choix du nom Ton Fan, qui signifie Orient en chinois, exprime une volonté de ne pas s’éloigner de la culture orientale.

Dès le début, le groupe manifeste un esprit d’avant-garde en s’orientant exclusive­ment vers l’abstraction. Ses membres sont qualifiés de brigands à cheval par le chroniqueur Ho Fan (1910-2002) pour souligner leur esprit intrépide.

L’Europe exerce une forte influence sur le groupe. Hsiao Chin, parti étudier en Espagne puis fixé à Milan, envoie régulièrement d’Europe des articles qui sont publiés dans le journal de Taipei United Daily News. Ces écrits, qui relatent l’actualité artistique européenne, sont très attendus sur une île où ces informations sont encore peu courantes. C’est également lui qui va organiser des expositions du groupe en Europe et aux États-Unis, notamment à New York, Stuttgart, Turin, mais également, à Taipei, des expositions d’artistes européens, tels que Lucio Fontana, François Morellet, Piero Manzo­ni, Antoni Tapiès…

Le groupe annonce sa dissolution après sa quinzième exposition, en 1971. Ses membres vont perdurer ses préceptes par le biais de la création de la Fondation Lee Chun-Shan, considéré comme leur guide spirituel.

 

Le groupe Wuyeu ou Fifth moon (1957-1972)

Le groupe Wuyeu est créé en 1957 et expose pour la première fois le 10 mai de cette même année au Zhongshan Hall de Taipei. Cette exposition est orga­nisée sous l’impulsion du professeur Liao Chi-Chun (1902-1976) et rassemble six de ses élèves du département des arts de l’Université Provinciale de Taïwan.

Sur le modèle du Salon de mai, célèbre manifestation parisienne, ils choisissent comme nom de groupe Wuyeu, qui signifie mois de mai en chinois, et qu’ils anglicisent par la suite en le nommant Fifth Moon. L’idée est de former un groupe pérenne, qui associe réunions amicales et échanges artistiques, et s’engage à exposer tous les ans au mois de mai.

Après sa troisième exposition en 1959, sous la direction de Liu Kuo-Sung, le groupe décide de se dédier exclusivement à l’abstraction. À partir de 1961, il s’ouvre pour intégrer de nouveaux peintres venus de toute l’île : des artistes tels que Hu Chi-Chung et Fong Chung-Ray le rejoignent.

Liu Kuo-Sung, Chuang Che et Fong Chung-Ray théorisent leur art en écrivant de nombreux articles qui soulèvent des débats tumultueux sur la peinture moderne dans les milieux artistiques taïwanais. Ces nouvelles théories qui prônent l’abstraction vont influencer largement l’orientation esthé­tique des peintres taïwanais des générations postérieures, et particulièrement l’évolution de l’encre moderne.

Entrevue vidéo avec les artistes Liu Kuo-Sung, Fong Chung-Ray, Hsiao Chin, Chuang Che.

 

Catalogue de l’exposition

Sabine Vazieux
FROM CHINA TO TAÏWAN. Les pionniers de l’abstraction
Éditions Racine / Lannoo
Couverture cartonnée
260 x 270 mm
272 p., 130 illustrations couleurs
Édition bilingue (FR-EN)
34,95 €
ISBN : 978-2-39025-016-6

 

ELIE BORGRAVE
15.06 > 24.09.2017

ELIE BORGRAVE. L’équilibre des contraires était la première rétrospective consacrée à cet artiste dont la peinture est entièrement dédiée à l'abstraction. Une quarantaine de tableaux et dessins datés des années 1940 aux années 1990 permettaient de découvrir une œuvre singulière et méconnue dans l’histoire de l’abstraction après 1945. Des pièces d’archives et des photographies anciennes montraient l’homme qui se tennait derrière l’artiste. Ces documents inédits permettaient aussi au visiteur de pénétrer dans l’intimité de l’atelier. L’exposition suivait la chronologie de la vie de peintre menée par Borgrave (1905-1992).

Commissariat

Denis Laoureux est commissaire de l’exposition et professeur d’histoire de l’art à l’ULB, en charge des cours relatifs à l’art moderne et contemporain.

En parallèle à l’exposition

Elie Borgrave est le premier ouvrage de synthèse consacré à cet artiste dont la peinture est entièrement dédiée à l'abstraction. Près de 150 tableaux et dessins réalisés entre les années 1940 et 1990 permettent de (re)découvrir une œuvre qui puise ses sources dans la dynamique des contraires : le chaos des lignes et la sérénité des champs de couleur, la diversité de la palette et l'aspiration à la monochromie, les effets de rythme et la suspension du temps... Le livre présente également des documents qui retracent une carrière qui commence en 1946 à Bruxelles et se prolonge aux États-Unis. À New York, Borgrave est repéré par la Stable Gallery où il expose des tableaux abstraits en 1955. En 1962, l’artiste se fixe en Belgique et poursuit une exploration du langage de la peinture abstraite qui le conduit à évoquer par des moyens picturaux la plénitude de la spiritualité zen. Un livre pour des amateurs d’art abstrait en quête de nouvelles découvertes.

Denis Lamoureux et Anthony Spiegeler
Elie Borgrave
Éditions Snoeck
Soft cover
248 x 280 mm
224 p., 180 illustrations couleurs
Français
28 €
ISBN : 978-94-6161-380-6

 
 

 

OLIVIA HERNAÏZ
15.06 > 24.09.2017

Je m’intéresse à la prégnance des mythes sur lesquels nos sociétés modernes sont construites. Nous passons notre temps à nous raconter des histoires, à parler de choses qui n’existent pas comme les dieux, les lois, la justice, l’argent, les droits de l’homme, la démocratie… Mes propositions questionnent l’efficacité et la légitimité de ces fictions imaginaires que les hommes ont créées afin de pouvoir vivre ensemble.

Avec Make yourself comfortable, j’ai tenté de réveiller l’animal politique qui hibernait en moi, (in)volontairement endormi par des discours politiques trop complexes ou trop simplistes. M’improvisant décoratrice d’intérieur, voire femme au foyer chevronnée, j’ai créé un espace hybride, entre la salle de réunion et le salon familial, à la croisée du politique et du domestique. Des logos empruntés à des organismes politiques et financiers servent de motifs décoratifs aux différents éléments de ce salon. Un clip vidéo, qui tourne inlassablement en boucle, nous vend des lendemains qui (dé)chantent.

À la suite de la crise bancaire et financière de 2008, de nombreuses banques ont mis la clé sous la porte tandis que d’autres ont cherché à redorer leur image. Mais l’argent n’est plus or. Depuis 1971, la course à la virtualisation de l’argent n’a cessé de s’accélérer et le couple État-Marché, père et mère de l’individu aliéné, font inlassablement tourner la planche à billets virtuels pour garder la tête hors de l’eau. Mais l’iceberg est en train de fondre. Et ce n’est pas une formule de style. All about you est une chanson d’amour. Une promesse, un espoir, une relation brisée dont on cherche à rétablir la confiance. Car tout est dans la confiance, la confiance dans la croissance, la confiance dans le futur. La croyance que demain, tout ira mieux qu’aujourd’hui.

Avant, les hommes savaient où était le soleil. Aujourd’hui, ils vivent dans des bulles de lumière. Les forêts leur sont devenues étrangères, dangereuses voire indifférentes. Or, leur survie dépend du bon vouloir de fictions imaginaires comme les États-Unis, la Banque Mondiale, la dette du Sud global, le Fonds Monétaire International, le G-20, l’Union Européenne, Goldman Sachs… The Solar Economy se penche sur la construction de l’idéal capitaliste à travers des publicités de magazines des années 1980. Ces publicités reflètent la course technologique qui alimente le gâteau de la croissance. Mais notre économie est solaire. L’homme qui se prend pour un dieu se brûlera-t-il les ailes ? Entre-temps, nous tournons en rond dans le cercle de la production éternelle. Amen.

Olivia Hernaïz

 

HOMMAGE À JEAN COQUELET
15.06 > 24.09.2017

Jean Coquelet est né à Bruxelles le 3 janvier 1928. Il fut conservateur du Musée d'Ixelles de 1957 à 1988 et chargé d'exercices à l'ULB (Université Libre de Bruxelles) de 1962 à 1977.

Jean Coquelet a écrit l’un des plus beau chapitre de l’histoire du Musée d’Ixelles. Il a permis d’ancrer résolument le musée dans la modernité et de le propulser parmi les musées incontournables de la scène culturelle nationale.

Historien de l’art au regard aiguisé, il a fait entrer des œuvres majeures de l’histoire de l’art belge et internationale dans les collections du Musée d’Ixelles (L’Heureux donateur de Magritte en 1966, legs de Max Janlet en 1977…) et a organisé de nombreuses expositions d’envergure à la pointe des courants de son époque, réhabilitant des artistes alors encore mésestimés : René Magritte (1959), Léon Spilliaert (1961), Je-Nous (1975), Victor Servranckx (1965), Oscar Jespers (1966), Paul Delvaux (1967), Félicien Rops (1969), Toulouse Lautrec (1973), La Fondation Maeght (1975), La collection Thyssen-Bornemisza (1977), Le Musée Spitzner (1975), Alfons Mucha (1984)…

Il est décédé à Bruxelles le 8 octobre 2015.

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